Voici un petit conte qui illustre plutôt bien l’impossibilité de définir une vérité spirituelle de façon global. Son auteur, un mystique bengali hindouiste, professait que « toutes les religions recherchent le même but » et plaçait la spiritualité au-dessus de tout ritualisme.
Quatre aveugles s’assemblèrent un jour pour examiner un éléphant.
Le premier toucha la jambe de l’animal et dit : « L’éléphant est comme un pilier. »
Le second palpa la trompe et dit : « L’éléphant est comme une massue. »
Le troisième aveugle tâta le ventre et déclara : « L’éléphant est comme une grosse jarre. »
Le quatrième enfin, fit bouger une oreille de l’animal et dit à son tour : « L’éléphant est comme un grand éventail. »
Puis ils se mirent à se disputer sur ce sujet.
Un passant leur demanda la raison de leur querelle ; ils la lui exposèrent et le prirent comme arbitre.
L’homme déclara : « Aucun de vous n’a bien vu l’éléphant.
Il n’a pas l’air d’un pilier mais ses jambes sont des piliers ;
il n’a pas l’air d’un éventail, mais ses oreilles éventent ;
il n’a pas l’aspect d’une jarre, c’est son ventre qui y ressemble ;
il n’est pas une massue, c’est sa trompe qui est semblable à une massue.
L’éléphant est une combinaison de tout cela : jambes, oreilles, trompe et ventre. »
Ainsi se querellent ceux qui n’ont vu que l’un des aspects de la Divinité.
Ramakrishna. […]