Quand la dépression a presque pris ma vie [Témoignage]

La dépression est unique pour chaque personne dans le sens où tout le monde la vit différemment, même si nous partageons tous des symptômes similaires. Je lutte contre la dépression depuis l’âge de 11 ans environ. Peut-être plus jeune, mais je ne me souviens pas de cela.

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je me suis toujours senti différent. Quand j’étais enfant, j’éprouvais de temps en temps un véritable bonheur, mais en vieillissant, le bonheur commençait à paraître distant. Jusqu’à ce que j’oublie complètement ce que je ressentais. Je me renfermais sur moi même sans m’en rendre réellement compte. Je vivais dans une bulle. J’ai fondé une famille. Je pensais avoir faire et avoir fait ce qu’il fallait. Mais, un jour, un évènement traumatisant à bousculé ma vie et ma poussé à devoir faire face à ma plus grande peur : Perdre la personne que j’aimais le plus au monde.

La dépression à commencée à me consumer. Elle a épuisé chaque once de motivation en moi. Je n’avais plus de joie de vivre. La vie était devenue incolore, vide de sens et creuse. Mon corps était lourd, comme si je portais un monstre sur mes épaules, qui me prenait la vie devant les yeux. La dépression me chuchotait des illusions, déformant la réalité. Je croyais vraiment que je méritais une punition. En fait, si je ressentais un peu de bonheur, la culpabilité prenait le dessus et je le sabotais.

Finalement, je me suis senti comme un étranger dans ce monde. Comme si je n’avais pas ma place ici. Je me souviens d’avoir vu des gens sourire tout en s’amusant et tout ce que je pouvais ressentir était l’envie. Je me suis toujours demandé pourquoi je ne pouvais pas être heureux comme eux. Une partie de moi a saisi l’espoir en désespoir de cause. Jusqu’au jour où je ne pouvais plus ressentir. J’étais engourdi, vide.

Quelques soirs, quand j’allais me coucher, j’espérais ne pas me réveiller le lendemain. La dépression a presque pris ma vie. La peur de l’inconnu m’a effrayé. Mais, un jour, seul à la maison, j’ai pris plusieurs pilules que j’ai pu trouver dans la maison. À ma grande surprise, je me suis réveillé le lendemain. J’avais très mal à la tête, j’avais très soif. Je me sentais désorienté et je ne savais pas quoi faire.

J’étais soulagée que ma famille ne l’ait pas remarqué, mais en même temps triste car j’avais l’impression que personne ne s’en souciait. Le temps passait et je faisais un faux sourire chaque jour en essayant de survivre. Espérant que la situation s’arrange. Je me relevais chaque jour en espérant que tout soit différent, mais ce n’était pas le cas.

J’ai continué à me rappeler de continuer à me battre, car je ne voulais abandonner. J’ai donc décidé de faire appel à un psychologue car je savais que si je ne le faisais pas, je le regretterai probablement pour le reste de ma vie. Cette décision a été le déclic pour réellement comprendre que la véritable solution ne pouvait venir que de moi. Presque au même moment, la situation dans laquelle j’étais commençait à s’arranger.

Avec beaucoup de travail, j’ai commencé à ressentir du bonheur. La vie ne me semblait plus être un frein. La vie avait retrouvé de la couleur, elle était belle et j’étais impatient de réaliser mes rêves.

La dépression a changé ma vision de la vie. Je suis maintenant excité pour les petites choses comme les levers de soleil, par le sourire de mes enfants, pour les étoiles dans le ciel… Pourquoi ? Parce que j’ai tant souffert. Parce que je sais – maintenant – que si je me laisse aller, la dépression se faufilera et me fera tomber.

J’espère que mon histoire pourra vous inciter à continuer à vous battre pour la vie. À vous battre pour vos rêves. Vous battre pour les gens que vous aimez. Et surtout, rappelez-vous :

Le bonheur peut être trouvé, même dans les moments les plus sombres, si on se souvient d’allumer la lumière. – Dumbledore