La fête de Saint François d’Assise, célébrée le 4 octobre, est une occasion de rendre hommage à l’un des plus grands défenseurs de la nature dans l’histoire chrétienne. Connu pour son amour profond des animaux et de la création, Saint François d’Assise a consacré sa vie à protéger et à honorer le monde naturel, qu’il voyait comme un reflet de la beauté divine. Ses enseignements nous rappellent que la nature est sacrée et que chaque créature, petite ou grande, fait partie intégrante de l’œuvre de Dieu.
Pourtant, comme l’a si bien exprimé William Blake dans sa célèbre citation : « L’arbre qui émeut certains aux larmes de joie, n’est pour d’autres qu’un obstacle vert qui se dresse sur leur chemin. » Cette vision contrastée de la nature souligne une vérité importante : ce que nous voyons dans le monde dépend de notre regard. Pour ceux qui possèdent un esprit d’imagination, la nature n’est pas seulement un décor, mais une manifestation vivante de la créativité.
1. Saint François d’Assise : Protecteur et ami de la nature
Saint François d’Assise est souvent représenté entouré d’animaux, prêchant aux oiseaux et dialoguant avec toutes les créatures de la Terre. Son lien avec la nature n’était pas seulement spirituel, mais profondément respectueux et pratique. Il croyait que la nature était une expression directe de Dieu, et que tous les êtres, qu’ils soient humains ou animaux, méritaient d’être traités avec amour et compassion.
Un amour pour toutes les créatures
Pour Saint François, chaque animal, chaque plante, et chaque élément naturel avait une valeur intrinsèque. Il les appelait même « frère » et « sœur », comme dans son célèbre Cantique des créatures, où il loue le soleil, la lune, le vent, et l’eau comme des membres de sa propre famille spirituelle. Sa vision élargie de la fraternité incluait non seulement les hommes, mais aussi toute la création.
Cet amour inconditionnel pour la nature a inspiré les traditions actuelles des bénédictions d’animaux dans certaines églises, qui se déroulent souvent le jour de sa fête. Les paroissiens amènent leurs animaux de compagnie pour recevoir une bénédiction, en mémoire de cet homme qui voyait la main de Dieu dans chaque créature.
Une vision écologique avant l’heure
Dans une époque où la relation entre les humains et la nature était principalement utilitaire, Saint François prêchait un respect profond pour la Terre. Il voyait la création comme un don sacré à protéger. Aujourd’hui, il est souvent vénéré comme le saint patron de l’écologie, et son message résonne plus fort que jamais dans le contexte des crises environnementales actuelles.
2. La dualité de la perception de la nature
La citation de William Blake nous invite à réfléchir à la manière dont nous percevons la nature. Certains voient en elle un obstacle, une simple matière première à exploiter, tandis que d’autres y trouvent une source de joie, d’émerveillement, et de contemplation. Cette dualité de perception reflète notre propre état d’esprit et la manière dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure.
La nature comme ressource ou nuisance
Dans une société moderne orientée vers la productivité, la nature est souvent vue comme une ressource à exploiter. Les forêts sont abattues pour le bois, les rivières détournées pour l’irrigation, et les animaux domestiqués pour la nourriture. Dans cette vision, la nature devient un obstacle à surmonter pour atteindre des objectifs humains.
Ce regard utilitaire peut conduire à une déconnexion de l’environnement, où les paysages et les écosystèmes ne sont plus perçus comme des entités vivantes, mais comme des objets inertes à manipuler. Comme le dit Blake, certains ne voient dans l’arbre « qu’une chose verte qui gêne ».
L’émerveillement face à la création
À l’inverse, pour ceux qui, comme Saint François d’Assise ou William Blake, voient la nature avec des yeux pleins d’imagination, elle devient une source inépuisable d’émerveillement et de spiritualité. Chaque fleur, chaque rivière, chaque brise devient une invitation à la contemplation, à la gratitude, et à la connexion avec quelque chose de plus grand que nous.
Ceux qui perçoivent la nature de cette manière sont capables de voir au-delà des apparences. L’arbre n’est plus seulement un objet, mais une expression vivante de la beauté divine, un lien avec l’infini. C’est cette vision que Saint François incarnait dans sa vie et que Blake célébrait dans ses poèmes.
3. L’imagination comme clé de la compréhension
William Blake suggère que l’imagination est la clé pour véritablement comprendre et apprécier la nature. Sans cette faculté, nous risquons de passer à côté de la richesse que la nature a à offrir. Pour Saint François d’Assise, l’imagination spirituelle lui permettait de voir Dieu dans chaque créature et dans chaque élément de la création.
L’imagination au service de la foi
Pour les hommes comme Saint François, l’imagination n’est pas un simple exercice intellectuel, mais une façon de percevoir la vérité spirituelle dans le monde matériel. Sa capacité à voir le divin dans les choses ordinaires lui permettait de vivre une foi plus profonde, plus incarnée. Dans son esprit, les montagnes, les arbres et les animaux n’étaient pas simplement là par hasard, mais faisaient partie d’un grand dessein sacré.
De la même manière, William Blake voyait la nature comme une source d’inspiration artistique et spirituelle. Son imagination lui permettait de transcender la réalité visible et de toucher aux mystères invisibles de l’univers.
La nature comme miroir de l’âme
L’imagination nous permet aussi de voir la nature comme un miroir de nos propres émotions et états d’âme. Lorsqu’on est en paix, la nature semble paisible. Lorsque nous sommes troublés, elle peut apparaître sauvage et chaotique. Cette résonance entre l’intérieur et l’extérieur est une autre manière de comprendre l’importance de cultiver un regard attentionné et imaginatif sur la nature.
4. La connexion spirituelle avec la Terre
Pour Saint François d’Assise, la nature n’était pas seulement un environnement dans lequel il vivait, mais un chemin vers Dieu. Il croyait que l’humanité devait retrouver une relation harmonieuse avec la Terre, car en prenant soin de la nature, on prend soin de la création divine.
La Terre comme création divine
Saint François voyait la Terre comme une manifestation directe de l’œuvre de Dieu. Tout comme un artiste s’exprime à travers ses toiles, Dieu s’exprime à travers les montagnes, les rivières, les forêts et les animaux. Chaque élément de la nature est un fragment du divin, et en les respectant, nous respectons le créateur.
Cette vision holistique de la nature est en harmonie avec les enseignements modernes sur la durabilité et la protection de l’environnement. En tant qu’êtres humains, nous avons la responsabilité de protéger et de préserver la planète non seulement pour nous-mêmes, mais aussi en tant que gardiens de la création divine.
L’éthique du soin
L’idée de prendre soin de la Terre ne se limite pas à une responsabilité écologique. Pour Saint François, c’était un acte spirituel, une manière de démontrer l’amour de Dieu. Il nous a enseigné que chaque acte de soin, même aussi simple que planter un arbre ou nourrir un animal, est une prière silencieuse et une démonstration de gratitude envers le créateur.
5. Le regard moderne sur la nature : apprendre à voir avec imagination
Aujourd’hui, plus que jamais, il est crucial de réévaluer notre regard sur la nature. Dans un monde où la destruction environnementale et le changement climatique menacent la survie de nombreuses espèces, il est impératif de redécouvrir le lien spirituel et imaginatif avec notre planète.
Réenchanter la nature
Comme l’exprimait William Blake, pour certains, la nature est devenue une simple ressource à exploiter ou un obstacle à surmonter. Pourtant, en cultivant notre imagination, nous pouvons réenchanter notre rapport à la Terre. Cela implique de voir au-delà des besoins immédiats et de reconnaître la nature pour ce qu’elle est vraiment : une manifestation vivante de la beauté et du mystère.
La fête de Saint François d’Assise est un moment idéal pour nous rappeler notre devoir envers la nature. Tout comme Saint François, nous devons apprendre à voir la beauté dans chaque créature et dans chaque arbre, à respecter et protéger notre environnement. En adoptant une vision plus imaginative et respectueuse de la nature, nous pouvons aider à préserver la planète pour les générations futures.